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Le totumo, un fruit ancestral de Colombie

Bien que le plastique ait envahi notre quotidien, certaines personnes conservent encore des traditions ancestrales respectueuses de l’environnement. C’est le cas d’Esmeralda et de Miguel, deux artisans qui habitent au cœur d’une petite communauté au nord de Carthagène, qui consacrent leur vie à façonner des pièces uniques issues d’un fruit aux mille vertus: le totumo.

Une tradition ancestrale qui perdure

Historiquement, les peuples autochtones de la région se servaient quotidiennement du totumo pour en faire des ustensiles de cuisine, des remèdes médicinaux, des ornements domestiques et même de la nourriture pour les animaux. Chaque foyer colombien possédait son arbre à fruit dans le jardin, qui produisait tout au long de l’année. Cependant, cette tradition ancestrale s’est peu à peu effacée avec l’accroissement urbain.

Pourtant, au sein de la coopérative de la communauté de Pontezuela, Esmeralda travaille toujours le totumo et fait perdurer la tradition tout comme l’ensemble des artisans du regroupement. À eux seuls, ils produisent une grande quantité d’objets issus de ce fruit mythique, qu’ils récoltent encore aujourd’hui.

Le totumo et le processus de fabrication

Le totumo provient d’un arbre originaire d’Amérique tropicale qui pousse dans la région du nord de Colombie. Il peut avoir différentes formes ce qui permet de créer une belle variété d’objets à contrario d’autres fruits à taille unique. Lorsque le fruit est bien mûr, il est prêt à être récolté.

Après la récolte, le fruit est bouilli pendant près de 50 minutes, favorisant ainsi le durcissement de sa coquille pour une durabilité maximale. Une fois bien cuit, le fruit est coupé en deux, vidé puis placé au soleil pendant deux jours.

« Chaque partie du fruit est précieuse. La pulpe et les graines servent à nourrir nos animaux, des coqs aux cochons, et même à concocter des remèdes naturels contre la grippe. Rien ne se perd ! », s’exclame Miguel.

Cependant, Miguel nous confie un défi actuel auquel la coopérative est confrontée aujourd’hui: « Avant, il était très facile de cueillir les totumos puisque les arbres poussaient partout. Aujourd’hui, c’est plus compliqué puisque la densification de la population pousse les gens hors de la ville et de plus en plus de terrains se font défricher pour y construire des maisons. » Souligne Miguel.

Heureusement, Miguel et Esmeralda réussissent encore à s’approvisionner. Toutefois, ils restent conscients qu’ils ne sont pas à l’abri d’une éventuelle diminution importante de la matière première dans la région. Pour l’instant, leur production leur permet de créer de l’emploi dans la communauté et d’améliorer la situation économique du quartier. Les habitants du village utilisent encore les objets de totumo dans leur maison également, comme le faisaient leurs ancêtres. Par ailleurs, Esmeralda observe une tendance chez les jeunes soucieux de l’environnement, celle de redécouvrir l’usage du totumo et de l’intégrer à nouveau dans leur quotidien.

La rencontre avec Esmeralda et Miguel a permis de découvrir le patrimoine ancestral de la région et surtout de voir qu’il existe encore des gens qui ont à cœur de préserver les traditions malgré les défis d’aujourd’hui.

Pour découvrir les produits de la coopérative, visitez le compte Instagram @crescentiarte

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