Escale au Maroc 🇲🇦

Tanger, quatrième escale du Plastic Odyssey

Au Maroc, le secteur du recyclage est développé, industrialisé et concurrentiel avec près de 2 tonnes de plastiques recyclés par jour. 94% de ces déchets sont gérés de manière informelle via des sociétés écrans, qui permettent aux entrepreneurs de se formaliser. Cependant, le secteur informel est parfois intimement lié au secteur formel. Un exemple nous a particulièrement marqué : à Agadir, les éboueurs municipaux disposent d’un deuxième revenu non déclaré, mais pourtant très organisé et à la vue de tous. Ils louent un camion plateau et embauchent des trieurs qu’ils installent sur le camion. Ce camion suit la benne à ordure et permet à chaque arrêt de vider les poubelles et de trier les déchets de valeurs (bouteilles plastiques principalement) pour récupérer les recyclables avant de mettre ce qui reste de la poubelle dans la benne à ordure. À l’arrivée à la décharge, il ne reste plus que les déchets de faible valeur, les recyclables étant revendus au secteur informel.

Du côté législatif, le Maroc a interdit les sacs plastiques jetables (loi Zéro Mika). Une initiative louable de la part des autorités sachant que la loi a été appliquée, contrairement à la Tunisie. Mais cela a-t-il résolu le problème ? Malheureusement non. Les sacs plastiques ont été remplacés par des sacs en tissu 100%…plastique ! Du polypropylène non tissé (équivalent aux masques jetables) qui s’effilochent et se dégradent en fibres et micro-particules rapidement !