menu

République Dominicaine : Des lampes faites de lilas d’eau

Si vous y portez bien attention, le plastique est omniprésent dans nos maisons : poubelles, jouets, produits ménagers, contenants et tout autre produit du quotidien. C’est un véritable fléau du 21e siècle et sa dangerosité reste encore trop souvent méconnue. Pour ajouter à cette problématique, ces objets de piètre qualité sont pour la plupart fabriqués à l’étranger, ce qui aggrave la pollution environnementale et prive les communautés locales de potentielles sources de revenus.

Cette triste réalité nous incite à réduire notre dépendance au plastique et à soutenir des alternatives plus durables, comme celles de Michelle Urtecho que nous avons eu l’occasion de rencontrer en République dominicaine.

Substituer le plastique dans nos maisons

Il y a plus de 17 ans, Michelle Urtecho a fondé son studio de design d’intérieur et de création de produits avec une mission claire : concevoir des objets d’intérieur durables à partir de matières premières locales. L’une de ses créations les plus récentes est la lampe en jacinthe d’eau, une plante qui prolifère dans la rivière Ozama à cause des déchets plastiques.

Afin de réaliser les lampes, elle collabore avec des artisanes locales de Saint-Domingue pour mettre en valeur leur travail exceptionnel.

Le défi de la jacinthe d’eau

À l’origine, la jacinthe d’eau était une plante précieuse pour les écosystèmes, puisqu’elle filtrait l’eau des lacs et des rivières. Cependant, aujourd’hui à Saint-Domingue, ce n’est plus le cas. Les rivières sont gravement polluées par les déchets qui cohabitent avec les jacinthes. À certains endroits, les bateaux ne peuvent même plus passer. Ces plantes envahissantes se nourrissent des résidus et prolifèrent jusqu’à former des couches opaques qui entravent la circulation de l’eau.

« Le problème ne réside pas dans la jacinthe d’eau en elle-même, mais dans la densité des déchets qui envahissent nos rivières. C’est cette combinaison qui menace la vie des poissons et autres organismes aquatiques. » Souligne Michelle.

Le processus de création des lampes

Le projet consiste donc à collecter ces jacinthes dans la rivière, une tâche confiée aux pêcheurs qui en contrepartie, reçoivent une compensation financière. Ensuite, les artisanes récupèrent les jacinthes et les font sécher au soleil pendant plusieurs jours, en fonction des conditions météorologiques. Une fois bien sèches, les tiges sont prêtes à être tissées.

Nous avons eu la chance de visiter l’endroit où sont confectionnées une partie des lampes, qui se situe dans la maison de Silvia, une artisane qui travaille la jacinthe d’eau en collaboration avec l’organisation « Manos Dominicanas » depuis plusieurs années. Elle nous confie: « Faire une lampe me prend environ 3 jours, mais je suis plutôt rapide. Pour d’autres, cela peut prendre jusqu’à 6 jours de travail. »

Outre les lampes, Silvia confectionne également des sacs, des sandales, des cordes de pêche et d’autres objets destinés à la vie quotidienne. Elle contribue activement à la réduction de l’utilisation du plastique en fabriquant des articles entièrement naturels.

Une collaboration durable et inclusive

Le projet des lampes en jacinthe d’eau est le fruit d’une belle collaboration entre divers acteurs de la communauté. Il met en valeur l’art local, il est soucieux de l’environnement et il offre une opportunité d’emploi à de nombreuses personnes dans la région.

Silvia, artisane, témoigne avec fierté : « Ce travail me permet de soutenir ma famille et d’inspirer d’autres femmes de ma communauté qui aspirent à travailler également. »

Les lampes en jacinthe d’eau de Michelle Urtecho incarnent une fusion parfaite entre la créativité, la durabilité et l’engagement social.

Pour découvrir l’ensemble de ses créations, visitez son site web : https://www.michelleurtecho.com/coleccion/jacinta

Exposition des alternatives au plastique

L’exposition qui rassemble des solutions pour se passer du plastique

Les Malles aux Trésors de Plastic Odyssey rassemblent des alternatives et des solutions venues du monde entier pour réduire la pollution plastique de l’Océan.



Rejoignez la communauté,
Abonnez-vous à la Newsletter